La Municipalité et le Conseil communal de Vevey voulaient quadriller Plan-Dessus d’une vingtaine d’horodateurs, soumettre le quartier à une taxe de stationnement inconnue jusque-là. La réponse populaire est nette. Plus de 54 % des électeurs veveysans ont dit non.
Pour les autorités en place, et les partis de gauche en premier lieu, c’est un désaveu cinglant. Il faut comprendre qu’au-delà de la vingtaine de machines à sous à planter le long des rues du quartier, c’est toute la politique du stationnement payant à Vevey qui est remise en cause.
Jusqu’à présent l’installation des horodateurs s’était votée en petits comités politiques (Municipalité et Conseil communal), là c’était la première fois que les électeurs avaient droit à la parole. Et 54 % de nos jours, ce n’est pas rien.
Les électeurs ont donné un signe aveuglant : il faut freiner et stopper cette politique bien-pensante. Arrêter de donner des leçons vie aux petites gens et répéter que les horodateurs vont améliorer le parcage et permettre un réaménagement qualitatif des lieux. Les horodateurs servent d’abord et avant tout à remplir les caisses de la commune au détriment des usagers.
Plus largement la victoire des référendaires signe une forme de révolte contre les autorités qui regardent le quartier de loin. L’histoire de Plan-Dessus est riche en événements de cette nature politique. Souvent l’autorité centrale, plus autoritaire qu’aujourd’hui, s’est cassé les dents au moment de toucher à Plan-Dessus. Réaménager le quartier contre sa population modeste a toujours mal fini pour les décideurs de l’Hôtel de Ville.
Fin 2024, alors que les discussions vont bon train pour redéfinir la place Robin et ses alentours, sans compter les immenses projets immobiliers en cours de finalisation technique, le petit village gaulois de Plan-Dessus a décidé de résister. Il demande d’être écouté, respecté. Telle est la leçon ultime de ce net refus. Un avertissement.
