
À Vevey la nouvelle essence sylvicole s’appelle « horodateur ». Pour le bien-être de tous les citoyens pollués, la plantation – une vingtaine de spécimens – est prévue à Plan-Dessus. Ce quartier il est vrai fait l’objet depuis trop longtemps de comportements invasifs insupportables : la bagnole ventouse. La Municipalité et ses soutiens de gauche veulent donc éradiquer cette vermine, attaquer les quatre roues toxiques avec leur disque de stationnement contaminé pour les remplacer par des monopodes aux larges bourses. Oui car l’horodateur comme tout le monde le sait est friand de sous. Toutes les heures, il demande sa ration : deux francs. En fin de journée, une vingtaine de francs. À la fin de la saison, cette taxe carbone veveysanne devrait rapporter deux cent mille balles. Dire encore aux citoyens irradiés que ces nouvelles plantations résistent magnifiquement bien au réchauffement climatique, demandent peu d’entretien et donnent du travail aux gardiens de l’ordre public.
Après la place du Marché et le quartier de Plan-Dessous vilainement attaqués par les touristes processionnaires, c’est aujourd’hui au tour du quartier de Plan-Dessus d’entrevoir la lumière, viendront ensuite les rues du nord et de l’est de la ville. Une nouvelle ère pour la ville bercée par le doux son des sous des horodateurs.