Étrange. Au moment où je sors et signe mon petit dernier, Les Pinceaux de feu (Cabédita, 2022), je suis plongé dans les sommes autobiographiques de Pierre Nora : Une étrange obstination et Jeunesse. Un retour vers mon passé d’étudiant débutant chez François Jequier à l’Université de Lausanne. J’aimais l’Histoire depuis mon adolescence, je n’en savais rien. Automne 1978, je tombe sur le tout jeune professeur d’Histoire contemporaine lausannois. Jequier, de la dynamite ! Son cours introductif est une immersion dans le bouillonnement de la recherche historique française, sinon parisienne : l’École des hautes études en sciences sociales ou les Annales en premier lieu. Là, il faut avoir lu en quelques mois Fernand Braudel, Georges Duby, Emmanuel Le Roy Ladurie, François Furet, etc. Dans Pierre Nora, Une Étrange obstination (Gallimard, 2022), tout me revient comme un tsunami de sentiments qui mêle l’affectif, l’irrationnel, le sérieux, l’érudition. J’ai aimé faire de l’Histoire, même si je n’ai pas fini mon cursus académique sur cette veine bénie. Aujourd’hui, j’essaie les histoires, les fictions. J’aime aussi.
