On pourra toujours dire que je suis un laborieux tranquille, un homme au ralenti, un découvreur tardif, je m’en fous ! Parce que, là, je viens de tomber sur des nouvelles ahurissantes. Il y a longtemps que je n’avais pas ressenti une telle émotion dans mes lectures. « Les hommes oubliés de Dieu » d’Albert Cossery. Un style serré, sans fioritures indigestes, des personnages poignants, une atmosphère engluée dans la misère: un monde sans espoir, des petites gens en sous-sol; et jamais une plainte. Mieux, pour pimenter ce graillon dramatique, un humour décapant et dérisoire. Évidemment, me direz-vous, l’époque n’est pas à la lecture de telles horreurs de la vie. Et pourtant, ces nouvelles concernent la majorité des humains de la planète: la foule des pauvres ! En poche chez Arcanes pour des clopinettes. Et dire que la première édition date de 1946…
